Stéphanie, capitaine d'un bateau de recherches et présidente de la station de Roscoff
publié le14 October 2025
écrit parJean-baptiste Lindner
3de lecture
mis à jour le10 December 2025

Stéphanie Cabioch est présidente de la station SNSM de Roscoff depuis 2019. © DR
Stéphanie Cabioch n’est jamais bien loin de l’eau. Quand elle finit sa journée à bord du Neomysis, bateau de recherche océanographique, elle enfile sa casquette de présidente de la station de Roscoff.
La mer est sa deuxième maison. Stéphanie Cabioch, née à Roscoff dans le Finistère, a toujours baigné dans la culture maritime. Enfant déjà, son père l’emmenait chaque week-end sur son bateau. Une passion qu’il a transmise à sa fille. C’est ce qui l’a décidée à faire carrière dans la marine marchande.
L’un de ses collègue, également bénévole à la station SNSM de Portsall, lui répétait souvent « qu’un profil comme le mien pouvait être utile à l’association, se rappelle Stéphanie Cabioch. Il a insisté pendant un an : si je m’installais à Roscoff, je devais taper à la porte de la station. Alors, c’est ce que j’ai fait ! »
Elle devient canotière en 2016 et se forme au sauvetage grâce au compagnonnage des autres bénévoles. « Je passais 70 % de mon temps sur l’eau, entre mon travail et mes missions à la SNSM, explique-t-elle. À côté de ça, je profitais de ma famille. »
Stéphanie Cabioch n’a jamais oublié sa première opération avec la SNSM. « Peu après mon arrivée, nous sommes sortis pour aider les pompiers », raconte-t-elle. Un marin était décédé en glissant entre son bateau et le quai. L’équipage avait dû écarter l’embarcation pour que les secours récupèrent son corps. « Voir une personne décédée, un marin, ça m’a rappelé que toutes les activités liées à la mer sont dangereuses et qu’un faux pas peut être fatal, confie la bénévole. Cela a tout de suite pris beaucoup de sens de s’engager dans le sauvetage de la vie humaine en mer. »
De trois à six membres d’équipage
Après un peu plus de deux ans dans l’association, elle prend la casquette de présidente de la station de Roscoff, en 2019. « La présidence fait partie d’un tout. C’est comme un équipage à bord d’un navire : du commandant au nettoyeur machine, s’il manque une personne, le voyage peut être compromis, analyse Stéphanie Cabioch. La structure d’une station, c’est pareil. »
À sa prise de poste, elle apprend que la station doit se préparer à réceptionner un nouveau moyen : un canot tous temps1. Cette embarcation nécessite six personnes à bord pour partir en intervention, contre trois pour leur vedette actuelle, la SNS 295 Président Michel Morvan. « Cela a été un beau défi, souligne la présidente. J’ai voulu renforcer notre structure en mettant en place des entraînements réguliers et en recrutant plus. Maintenant, nous sommes prêts à accueillir notre nouveau bateau. »
Quand elle n’est pas en train de répondre au téléphone ou aux e-mails à la station, Stéphanie Cabioch reste sur l’eau : elle est la capitaine du bateau de recherche Neomysis. Elle accompagne les scientifiques lors des missions du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) pour effectuer des prélèvements de données marines.
Pour autant, la vie associative est centrale dans son quotidien. Si bien que, quand on demande à sa fille de 5 ans et demi quelle est la profession de sa maman, elle répond naïvement : « chef de la SNSM ».
1. La station de Roscoff doit recevoir le canot tous temps SNS 095 Pierre Robert Graham de la station du Croisic quand celle-ci aura été dotée d’un nouveau navire de sauvetage hauturier de type 1.
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Article rédigé par Clarisse Oudit-Dalençon.
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